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L' écho de l'ONAP Numéro 88, février 2005

Le Forum social renouvelle l'énergie des militantes et militants
par Paulette Halupa

En juin 2004, j’ai représenté l’ONAP au Forum social des Amériques, à Quito (Équateur). Le Forum a rassemblé 11 000 militantes et militants de 55 pays (dont des pays de l’Europe, de l’Asie et de l’Afrique) dans une tentative pour attirer l’attention sur les conséquences des accords commerciaux et d’autres politiques gouvernementales pour les gens de différents pays. Il y a eu des manifestations, des ateliers, des réunions et quantité d’autres activités qui ont réuni les gens pour partager des expériences, des idées et des stratégies porteuses de changement.

En Équateur, les différences entre les riches et les pauvres sont évidentes. Les riches ont des résidences de luxe, des voitures de luxe et leurs enfants vont à l’école vêtus d’uniformes coûteux. Les enfants des familles pauvres ne vont pas à l’école. Les parents les amènent plutôt travailler et vendre au marché. Pour ce qui est du logement, il arrive souvent que les maisons n’aient pas l’essentiel – comme une porte d’entrée.

Deux des meilleurs ateliers offerts dans le cadre du Forum concernaient la Marche mondiale des femmes et la Kensington Welfare Rights Union. Ils ont été importants pour l’ONAP étant donné que ces deux groupes représentent les pauvres. Il y a également eu des ateliers sur les diverses ententes commerciales qui ont été signées au cours des dernières années et sur les conséquences négatives qu’elles ont pour les pauvres de tous les pays.

Parmi les événements qui ont eu lieu à Quito, il y a eu la marche contre les ententes de libre-échange. On estime que 10 000 personnes y ont participé. Dans les rues, les gens qui retournaient chez eux après leur journée de travail encourageaient les participantes et participants en klaxonnant pour manifester leur solidarité. Personne ne semblait incommodé par cette foule importante qui déambulait dans la ville.

En regardant la foule, il était clair que les participantes et participants étaient d’origines très diverses. Il convient de signaler la discrétion de la présence militaire ou policière pendant les divers événements, en particulier pendant la marche. Il n’y avait pas une multitude de policiers comme c’est le cas aux États-Unis ou au Canada. Les seuls endroits où il y avait des gardes, c’était au McDonald et au Poulet frit Kentucky. J’ai trouvé que cette manifestation était un témoignage authentique du fait que les militantes et militants sont pacifiques et qu’il n’est pas nécessaire de leur lancer des gaz lacrymogènes et de les battre avec des matraques.

L’événement final, le dernier soir, a été fantastique. Il y avait de la fumée partout provenant des feux de purification des autochtones, des drapeaux de divers pays et des personnes qui dansaient et chantaient sur la musique d’un groupe autochtone de Quito, qui s’est éclipsé derrière des centaines de danseurs qui avaient envahi la scène.

La solidarité et la collaboration engendrées dans le cadre du Forum ont été vivifiantes pour moi en tant que participante. Tout autour de moi, les gens semblaient rajeunis et prêts à poursuivre la lutte. Le dernier jour, nous avons célébré le fait que les peuples des Amériques sont du même avis – nous voulons tous un monde de paix et de prospérité où nos enfants pourront se développer et bâtir un avenir où tout le monde sera vraiment égal. Je suis repartie avec le sentiment que je m’étais fait de nombreux amis qui partageaient la même vision et sur lesquels je pouvais compter dans les luttes pour la justice de l’année qui vient.

 

©NAPO - ONAP 2004